Aujourd’hui je voudrais vous parler de l’aphasie : ce mot en grec signifiant « sans paroles », désigne un trouble du langage dû à une lésion des aires gauche au niveau du cerveau : l’une nommée l’aire de Broca qui contrôle le débit de la parole, et l’aire de Wernick qui contrôle la compréhension du langage . (En gros)
Avant tout, il est important de préciser qu’il existe des aphasies très diverses et variées selon les cas : certaines personnes atteintes d’aphasie peuvent se retrouver avec un mutisme total et/ ou une incompréhension du langage pouvant entrainer des difficultés pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Mais ce sont les cas les plus extrêmes : il tout à fait possible d’avoir qu’un seul de ses symptômes que j’ai exposés plus haut et qui peuvent être très léger.
Je me place dans la dernière catégorie : Je n’ai aucune difficulté pour la compréhension du langage ainsi de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture qui a été très rapide : au final mon aphasie ne se réduit qu’un faible trouble du langage qui se caractérise -surtout quand je suis fatiguée-par des phrases avec un débit ralenti et un peu plus hachuré ainsi qu’une syntaxe moins précise.
Pas de quoi de fouetter un chat donc me direz-vous. Pourtant, ça reste l’un des soucis les plus ennuyeux de mon hémiplégie : pourquoi ? tout simplement parce qu’il est toujours très frustrant quand on échange de devoir d’un seul coup se reprendre et reformuler des phrases avec plus de lenteur parce que d’un seul coup mon cerveau bloque sur une expression que mes lèvres refusent de sortir. Frustration d’autant plus palpable quand je suis en face d’un interlocteur (trice) que je crains d’agacer autant que moi par la situation et qu’il/elle/iel me perçoit comme une personne stupide.
Cependant avec le temps j’ai appris à gérer ces petits problèmes :
Déjà mon premier conseil est tout simplement de s’entourer de professionnels qui pourront nous aider tels que les orthophonistes qui font un travail remarquable concernant la rééducation de la parole. J’en ai eu pendant cinq ans et je sais que j’ai pu énormément récupérer.
Mon deuxième conseil, si on bute sur phrase c’est que ça ne sert à rien d’essayer de continuer : il vaut mieux prendre une grande inspiration, pour ensuite repartir de zéro. D’ailleurs avoir un respiration stable aide à faire des phrases plus fluides.
Relativisez aussi les problèmes de langage : après tout s’est arrivé à tout le monde pour une quelconque raison de chercher ses mots et de ne pas être un(e) orateur-trice parfait(e).
Un dernier point, c’est que la frustration est une mauvaise conseillère afin de fluidifier son langage. Mais rappelez-vous que l’humour et l’intelligence seront toujours vos meilleurs alliés en toutes circonstances.
N’hésitez pas à prendre la parole et à vous faire entendre !