Si je te dis Québec, tu vas peut-être penser à la neige, à l’accent et à la poutine. Pour moi, le Québec, c’est le lieu de ma deuxième naissance et là où se trouve ma deuxième famille.
Le Québec est là où j’ai réellement commencé ma transition sociale et médicale et je pense que les choses auraient différentes et plus difficiles en France.
Je ne vais pas faire un exposé sur la différence entre les deux systèmes médicaux et juridiques qui selon moi rendent une transition moins compliquée au pays de Céline Dion mais simplement deux choses, le changement d’état civil est rapide et peu coûteux et surtout, l’acte de naissance est modifié intégralement, il n’y donc plus de traces administratives de ton ancienne identité.
Mais revenons à nos moutons… Je suis arrivé au Québec et je me suis dès le départ présenté comme «David et lui » alors que mon apparence physique ne trompait personne. Les personnes que j’ai rencontré en citée U m’ont ouvert les bras, sans questions, sans conditions. Un ami m’a accompagné faire les magasins et m’a offert mon premier parfum quand d’autres m’ont appris l’art de la poignée de main.
En dehors de l’université, j’ai trouvé un groupe de parole qui est devenu ma seconde famille. C’est grâce à ce groupe que j’ai pu mettre des mots ou des silences sur mon mal-être. J’y ai rencontré un ami qui m’a sauvé la vie par sa présence lors des pires moments et c’est grâce à lui que j’ai pu commencer les hormones au moment critique.
Chacune des personnes croisées lors de ce séjour a, à sa façon, participé à ma transition et à forger l’homme que je suis aujourd’hui. Simplement à mes yeux, les québecois me paraissent plus ouverts d’esprits et plus bienveillants. J’ai été apprécié pour mes actions et non pour mon apparence ou ma mobilité.
Car oui, côté handicap, les choses sont aussi bien différentes… une accessibilité quasi parfaite, une adaptation des partiels à l’université au cas par cas, un fauteuil mieux pensé, etc. Tous ces détails de la vie quotidienne qui montrent que la personne handicapée est prise en compte et intégrée à la société.
Tout cela pour tenter de faire partager mon amour pour cette région et ses habitants mais aussi remercier, celles et ceux qui se reconnaîtront dans cet article.