Si on reprend mon précédent article au sujet des transports, tu auras compris que le maître mot quand on est handicapé et adepte des transports en commun franciliens c’est OR-GA-NI-SA-TION.
Et aussi certains pièges dont il vaut mieux être au courant avant de se lancer comme par exemple, les spécificités du réseau francilien SNCF.
1- Deux jours à l’avance, ton trajet tu dois prévoir
Il faut appeler un service 48h avant un simple trajet en RER pour que des agents soient présents pour te mettre dans le train. Il faut donc savoir 48h à l’avance que tu prendras le train de 9h02… Pas très pratique pour les sorties improvisées.
2- Patient tu seras
Tu as réservé ton trajet il y a deux jours et vient le moment tant attendu de prendre ce fameux train de 9h02… Sauf que la SNCF te demande de te présenter à la gare quinze minutes avant ton RER. Tu arrives donc à la gare à 8h45 et tu attends que l’agent vienne avec la rampe.
3- Téméraire et bon conducteur tu dois être
Le train arrive enfin, l’agent est là, tu vas pouvoir monter dans le train! Il ne faut pas crier victoire trop vite, tu dois tout d’abord mériter de monter à bord. L’agent déplie la rampe amovible, la pose entre le quai et le plancher du train. Il s’agit d’une simple rampe, rien ne la maintient au plancher, il n’y a pas de bords relevés ni d’angle d’inclinaison prédéfini.
Tu dois donc presque prendre de l’élan, t’engager bien droit… Les roues avant passent, la rampe se soulève à l’autre extrémité à cause du poids, l’angle est raide… Tu dois augmenter la vitesse du fauteuil pour avoir assez de puissance pour monter mais en même temps, tu as peur qu’en allant trop vite la planche bouge et de dévier de ta trajectoire.
Et rebelote à la descente sauf que cette fois-ci, il faut faire avec la gravité qui entraîne le fauteuil vers l’avant et l’agent doit gentillement te retenir parce que l’angle de la rampe est vraiment raide.
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Ces trois points sont donc les raisons pour lesquelles je n’utilise que le réseau RATP. En effet, sur mon cher RER A, pas besoin de réserver à l’avance, on arrive, on est pris en charge et on prend le prochain train. Les rampes quant à elles, sont calées grâce à deux pattes métalliques contre le plancher du train et elles ont été moulées avec une pente douce et un angle fixe.
Mais ça va plus loin que deux rampes et deux prises en charge différentes. Le message envoyé aux personnes handicapées est lui aussi différent et pas sans conséquences et voici mon interprétation personnelle :
SNCF : Une personne ayant besoin d’assistance pour monter dans un RER a forcément une vie cadrée avec des rendez-vous fixes et pas forcément quotidiens (pensent-ils uniquement à des rendez-vous médicaux?) et n’a pas une vie sociale et/ou professionnelle faite d’imprévus et de spontanéité…. On peut même pousser le raisonnement à l’extrême en se demandant si pour eux, les personnes handicapées font obligatoirement appel à des transporteurs adaptés ou qu’elles ne sortent simplement pas, à méditer.
D’ailleurs, je me suis toujours demandé comme faisait une personne en fauteuil ou autre quand elle doit prendre ces lignes tous les jours pour aller en cours ou au boulot.
RATP : Les passagers en fauteuil ou ayant besoin d’assistance sont comme les autres et doivent pouvoir circuler du premier au dernier train avec un agent pour mettre la rampe en gare d’arrivée et de départ.
Or, les rumeurs vont bon train et il semblerait que la RATP réduisant les effectifs en gare, on tombe aussi dans un système de réservation à l’avance, faute de personnel. Autre rumeur, ils vont adopter les mêmes rampes que la SNCF.
Je vais devoir débrider mon fauteuil pour pouvoir rouler sur les grands axes, qu’en penses-tu?