Le coming-out… Moment tant redouté où l’on annonce à nos proches notre orientation sexuelle et/ou notre identité de genre. C’est une décision qui peut être lourde de conséquences pour certaines personnes qui ne sont pas dans un environnement “safe” et qui prennent des risques en faisant cette annonce. Heureusement, pour ma part même si les choses n’ont pas toujours été faciles, quatre ans après, je suis accepté et soutenu par mes proches mais ce n’est pas vraiment l’angle de cet article.
Ce que je veux exprimer c’est le fait que ça ne s’arrête jamais… Je m’explique. Aujourd’hui, la façon dont mon genre est perçu par l’extérieur ne fait aucun doute et donc, je passe incognito dans une foule d’hommes cisgenres sauf que je n’en suis pas un et qu’une vingtaine d’années dans un corps féminin ça laisse des traces, des automatismes que je n’ai pas forcément envie de perdre car ils ont construit l’homme que je suis devenu.
Le constat étant le suivant : je pourrais ne pas dire que je suis trans et vivre incognito mais je ne le fais pas et je vais t’expliquer pourquoi et pour ce faire, je vais prendre un exemple concret et récent.
Dans ma vie quotidienne, je me parle pas de ma transidentité aux nouvelles personnes que je rencontre hors un contexte LGBTQ+ si on peut dire ça comme ça, et encore moins dans le cadre professionnel par peur de réactions transphobes et de possibles conséquences.
Sauf que les relations humaines ne se contrôlent pas, et ben non. Même s’il s’agit de collègues, tu ne peux pas te forcer à apprécier Janine* qui est raciste et homophobe, mais tu vas ne vas pas non plus t’empêcher de devenir ami avec Hortense*, avec qui tu as pas mal de points communs.
C’est à ce moment-là que je me trouve face à un dilemme. Il a des personnes qui vont devenir plus que des collègues ou des camarades de cours mais de vrai(e)s ami(e)s. Et plus cette amitié va se développer, plus je vais avoir envie et besoin de parler de cette partie de ma vie. D’une part, parce que je ne serais pas moi sans cette partie de mon histoire, de mon parcours. D’autre part, ça m’évite de ne plus avoir à faire attention à mes réactions comme celle du mec hyper informé sur la cup menstruelle ou les médicaments contre les douleurs de règles.
Je vais donc faire mon coming-out à ces personnes que je vais rencontrer et qui vont prendre une place dans ma vie et me laisser une place dans la leur.
Il s’agit bien évidement d’un choix personnel et certaines personnes vont décider de vivre totalement incognito ou complétement out. Quel que soit la démarche, elle doit être respectée et si une personne vous a fait son coming-out, la moindre des choses est de le garder pour vous et de ne pas « outer » la personne en question.
* – Il s’agit de prénoms et d’exemples fictifs. Je n’ai rien contre les femmes qui se nomment Janine!