Au début, j’ai eu besoin de me rapprocher de mes pairs, faire partie d’un groupe pour pouvoir assumer mon identité de genre.
J’ai voulu parler à des personnes connaissant un parcours similaire au mien ou plus largement faisant partie de la communauté LGBTQ+
Dans un premier temps, internet a été mon support principal, vidéos, témoignages, adresses de professionnels, nouvelles connaissances parfois amicales voir romantiques. Un monde entier accessible autant au propre comme au figuré. Derrière mon clavier, pas de soucis de marches trop hautes, de WC pleins de cartons ou d’ascenseurs en panne.
Plus récemment, grâce au blog, j’ai eu envie d’être plus actif, d’aller à la rencontre de cette communauté large et riche de diversités à un autre moment que lors de la Marche des Fiertés LGBT (le 24 juin, cette année). Et là, les choses se compliquent…
La majorité des lieux LGBTQ+ qu’ils soient festifs ou associatifs se trouvent sur Paris, ville connue pour son romantisme mais pas vraiment pour son accessibilité. Première étape, il faut y aller et je ne reviendrai pas sur l’aventure que cela peut représenter. Une fois sur les lieux, il faut pouvoir entrer et là, c’est rare de ne pas devoir faire face à une jolie marche que mon fauteuil électrique (lourd et donc qui ne peut être soulevé) ne peut pas franchir ou avec beaucoup de difficultés.
Et là, deux options s’offrent à moi :
Option 1 : Faire en sorte que le fauteuil franchisse la marche quand cela est possible ce qui nécessite l’intervention d’un ou plusieurs amis qui ont la technique. Par conséquent, je ne peux pas venir seul ni repartir quand je le souhaite car il va falloir ressortir et prendre en considération le trajet du retour.
Option 2 : J’ai la chance de pouvoir me lever et marcher avec l’aide de quelqu’un donc quand je veux pouvoir sortir sans me soucier de l’heure ou que je ne veux pas particulièrement attirer l’attention de l’assistance en faisant franchir la marche à mon tank de rue, je viens à pieds. Quand je dis “à pieds”, ça implique de venir en Uber ou taxi, ce qui a un coût et m’assurer qu’une personne valide sera là à mon arrivée pour me récupérer et me permettre de faire les quelques pas de la voiture à la chaise la plus proche. Encore une fois, je me retrouve en situation de dépendance et si on compte 40 euros l’aller-retour en moyenne, ça fait cher la bière ou le groupe de parole.
Et en admettant que pour une soirée, j’ai le budget pour un Uber ou l’énergie de venir en fauteuil, il est très fréquent que dans les immeubles parisiens les WC soient en sous-sol, avec des marches ou autre. Donc imagines, tu es à une soirée sympa mais tu ne peux pas boire un coca ou autre parce que tu ne pourras pas l’éliminer… ou ta vessie limitera le temps passé à cette soirée super sympa.
Tout cela pour conclure sur le fait que la communauté à laquelle je m’identifie de part mon identité de genre et mon parcours et qui se veut inclusive a encore du chemin à faire.