Ça ne te manque pas de courir ? Je ne sais pas comment tu fais, tu es si courageux ? Mais… Tu arrives à être heureux ?
Des questions maintes fois posées et dans les yeux mon interlocuteur(trice), la peur. Peur d’être à ma place, que sa vie bascule du jour au lendemain et qu’il/elle ne puisse plus monter les escaliers de sa maison ou faire le marathon de New York.
Alors déjà, tout le monde, même valide n’a pas les capacités ou l’envie de se farcir 42km à pied dans New-York que ce soit clair. Etre valide ne veut pas dire être Superman.
Ensuite, oui, on peut devoir porter des magnifiques chaussettes de contention en été, appeler un kiné par son prénom, changer de fauteuil tous les deux ans et se lever avec la banane !
Et je vais te dire pourquoi ? Parce que la vie est belle ! J’ai mes jours sans, comme toi mais ce qui me rends triste n’est pas mon handicap parce que je n’en fais pas une limite. Je suis né comme ça, ce corps, ces rendez-vous, cette organisation sont ma normalité. Je monte aussi naturellement dans mon fauteuil que ce que tu enfiles tes baskets pour aller courir. De mon point de vue, c’est toi qui es différent !
Et dans cette normalité qui est mienne, je voyage, je fais du sport, j’aime et je suis aimé parce que ce handicap n’est qu’une caractéristique physique comme le fait que je sois myope ou que j’ai les cheveux châtains.
Donc le marathon ne me manque pas car je n’ai jamais couru mais si tu le fais, racontes moi ! Je ne suis pas courageux, je vis ! Et oui, je suis heureux avant même d’être handicapé !