Validisme ordinaire – David

Validisme ordinaire – David

décembre 2017 --- Catégorie : Coup de gueule

Carnet de voyage des transport en commun de Paris

Du validisme ordinaire… Je sais que 98% de mes coups de gueule sont liés aux transports en commun.
Je pense que sur ce sujet, il y a tellement à réfléchir, repenser et surtout,changer.

D’une part, l’accessibilité, c’est un fait. Mais aussi, le côté humain, qui est la raison de cet article.

Je sais que l’administration française est friande de sigles, de jargon. Ces derniers déshumanise la personne handicapée/malade.
Entendre de bon matin, « Allô la gare Y, c’est la gare X. J’ai un PMR pour vous, vous recevez. Bon, je vous rappelle pour vous dire dans quel train je l’ai mis ».

Je sais ce que ressent un colis avec accusé de réception.

Ensuite, problèmes sur la ligne, le quai est noir de monde. Une fois en tête de quai, les agents sont déjà là et j’ai eu droit en rafale aux remarques suivantes:

« Vous avez mal choisi votre jour pour prendre les transports…. »

« Je n’ai pas vraiment le choix, je dois aller travailler, comme tout le monde. »

« Si on arrive à vous faire entrer dans le train… C’est vraiment pas le jour. »

Le train arrive, j’ai largement la place pour monter et me voilà en chemin. Cependant, cet échange me laisse un goût amer.
Nous ne sommes pas des cargaisons et les rer, des trains de fret. Nous sommes des personnes qui, encore une fois, ont des impératifs, vont au travail, à l’école…

Parce que franchement, si j’avais eu le choix, un jour de grève, dans le froid et pas vraiment de cuillères, je serais resté chez moi.

Et c’est ce que la société attend de nous, personnes handicapées/malades, rester chez nous à boire du thé pendant que vie se passe. Surtout, ne pas faire de bruit, ne pas prendre trop de place dans l’espace public pour ne pas, par notre simple présence, rappeler à la société à quel point elle est validiste.

Sauf qu’armé.es du peu de cuillères que nous avons, nous continuerons à sortir, prendre les transports, aller au travail, faire des études, avoir des loisirs… Nous allons prendre et garder cette place qui est à la nôtre. Nous ne nous sommes pas nos handicaps ou nos maladies, nous sommes des personnes.


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