Mon corps est à moi. Ce slogan de mai 68 semble aujourd’hui bien rentré dans les mœurs en tout cas en – France. Pourtant malgré les droits à l’avortement et à la pilule et quarante ans après la révolution sexuelle il semble qu’il ait toujours des efforts à fournir pour que cette liberté sexuelle soit pleinement acquise :
En effet encore aujourd’hui les personnes et en particulier les femmes, sont constamment jugées sur leur vie sexuelle :
Une femme peut être trainée dans la boue si elle affirme un tant soit peu sa sexualité. Pour exemple je me souviens des cancans du village dans lequel j’ai grandi sur ses filles qui avaient le malheur de trainer trop avec les garçons, ou des attitudes soi-disant équivoques qui les cataloguaient aussitôt dans la case des mauvaises filles. Par ailleurs j’ai pu souvent entendre comme d’autre femme, qu’il fallait se « préserver ». Se préserver au nom de la réputation et par la même occasion de se préserver de nos désirs. D’ailleurs un désir sexuel propre est encore peu associé au corps de la femme :
Elle aime donc peut avoir des relations sexuelles, mais si elle ressent des besoins sexuels sans forcément aimer alors là ça devient une perverse. (alors que pour un homme c’est un besoin, hein !) la masturbation féminine est perçue encore comme un tabou, parce que c’est un acte qui montre que la femme peut ressentir ce désir et se satisfaire par elle-même. Après 40 ans de lutte il semble que la sexualité de la femme est acceptable si elle réunit certaines conditions de critères : l’Amour et de préférence une relation stable sinon c’est suspect.
Dans ces conditions il n’y a peu de place pour les femmes affirmant leurs sexualités et prenant les devants : Pour beaucoup, il n’existe pas de don juan féminine mais juste des « salopes » ou d’autres désignations si poétiques.
Mais paradoxalement, la femme est aussi jugée si elle ne souhaite pas avoir une vie sexuelle active : de la trainée, elle devient une sainte-nitouche, une frigide. Parce que la femme doit avoir une vie sexuelle – certes contrôlée-mais bien présente : il suffit de lire les magazines féminins qui prodiguent astuces et conseils afin d’avoir une bonne vie sexuelle. et celles qui ne veulent pas de partenaire sont très rapidement moquées. Pourquoi se soucier de quelques racontars de campagne et de mauvaises langues me diriez-vous ?
Parce que beaucoup de femmes se briment sous la pression de la société : ainsi même si le devoir conjugal a été balayé dans les contrats de mariage et que le viol conjugal a été reconnu, certaines personnes considèrent qu’il faut qu’elles se forcent pour satisfaire leur(e)s conjoint(e)s ; et que d’autres se briment dans leurs désirs ou dans les relations afin d’éviter les humiliations.
Alors même si ce message semble acquis, il est toujours bon de rappeler que notre corps nous appartient à nous et nous seulement, que ce sont nos choix qui comptent avant tout et que personne -que ce soit notre entourages et/ou nos partenaires ne peuvent choisir à notre place et qu’ils n’ont aucun droit de nous juger.