Éduquer… Les professionnels de santé ? – David

Éduquer… Les professionnels de santé ? – David

juin 2017 --- Catégorie : Coup de gueule

Une secrétaire médicale prends des notes sur un bloc note

Je ne sais pas si cet article est un coup de gueule mais disons une sorte de ras-le-bol. Comme tu dois le savoir si tu as lu mon dernier article, j’ai récemment repris la kiné.

Tout va pour le mieux, les progrès sont au rendez-vous, les raideurs sont moins présentes et la relation kiné/patient se construit peu à peu dans une chouette ambiance. Mais il y a un mais…

A la dernière séance, j’ai dû retirer mon t-shirt mettant à jour les cicatrices de ma mastectomie. Je ne dis rien, j’attends et les questions se bousculent…

Ma kiné (appelons la Charlotte) va t-elle réagir ? Si oui, comment ? Elle est kiné, elle est dans le médical, elle doit connaître, non ? Est-ce que j’explique, après tout, ça ne fait que cinq séances ? Est-ce que j’ai vraiment le choix face à un soignant ?

Et après quelques très longues secondes, elle m’interroge… « Pourquoi ces cicatrices ? » Je lui répond que j’ai subi une double mastectomie pensant qu’elle comprendrai le sous-entendu.

Elle continue : « Tu avais de la poitrine ? »

Face à cette question, je comprends que le sous-entendu n’a pas été suffisant et je lui fais donc mon coming-out un peu par obligation.

Ma logique a été la suivante : c’est ma kiné, nous sommes parti pour nous voir souvent et pendant longtemps et c’est une personne qui manipule mon corps et donc, maintenant qu’elle a vu les cicatrices, je dois lui expliquer.

J’ai été surpris, non pas du fait qu’elle me pose des questions mais plutôt par la nature de ces dernières la première interrogation ayant été mon prénom d’avant. Il n’y avait rien de malveillant ou de transphobe à ses questions, juste un manque d’information de sa part.

Je me suis donc vu expliquer à un membre du personnel soignant ce qu’implique une transition, d’un point de vue médical, juridique… Cela ne m’a pas dérangé de le faire au contraire, mais j’ai compris une chose, les soignants en dehors des spécialistes « lgbtq+ friendly » ne sont ni formés ni informés sur ces questions et c’est à nous, patient(e)s en nous exposant de les éduquer et ce n’est pas normal…

Cette fois-ci, j’étais dans un environnement dans lequel j’étais à l’aise, assez en confiance pour le faire et j’ai eu droit à une réaction positive. Mais que peut-il se passer si je dois subir une intervention dont je sortirai forcément diminué et que le personnel n’est pas formé ? Encore une chose à méditer….


© 2018. Tous droits réservés

Connexion