Avertissement : cet article n’a pas pour but d’exposer mes convictions politiques ou de critiquer celles des autres mais uniquement de donner mon ressenti de personne faisant partie de deux minorités à la fois suite au premier tour des élections présidentielles.
Pauvre France si tu voyais tes fils… Cette phrase me vient de ma grand-mère qu’elle utilisait avec humour et tendresse lors que je faisais une bêtise et je n’en saisissais pas bien le sens.
Plus je me suis intéressé à l’histoire et en particulier aux deux guerres mondiales, plus j’ai compris le sens profond de cette phrase et c’est avec cette phrase en tête que je me suis réveillé le lendemain des résultats.
Ces quelques mots emplis de déception mais surtout de peur. Parce que oui, aujourd’hui, j’ai peur de l’avenir. J’ai peur pour ces couples de mêmes genres qui marcheront main dans la main dans la rue. J’ai peur pour ces personnes trans qui commencent leur transition ou celles qui n’ont pas franchi toutes les étapes nécessaires à leur bien-être.
J’ai aussi peur pour ces jeunes qui manifestent pacifiquement et qui rentrent chez eux les yeux brûlés par les bombes lacrymogènes ou pire encore.
Au delà de ces élections, si on prend du recul et que l’on regarde au delà de nos frontières, j’ai peur de ces camps pour homosexuels qui fleurissent à l’Est. Cela ne vous rappelle donc rien?
Nous sommes une des dernières génération qui a la chance de par nos grands-parents, d’avoir des témoignages directs de la montée des extrêmes en Europe. Ils nous racontent : la peur, la faim, la destruction, les amis qui partent et ne reviennent pas.
Tout cela peut paraître loin mais à l’échelle de l’histoire, soixante-quinze ans reviennent à un battement de cil. Vous n’avez même pas besoin d’ouvrir un livre d’histoire, juste, poser des questions, écouter, consulter les vieux journaux ou même regarder des documentaires sans bouger du canapé.
Au musée de Verdun, il y a écrit : Plus jamais ça. Et pourtant, on sait tous ce qui est arrivé moins de vingt ans plus tard alors, pour une fois, apprenons de nos erreurs.