Attention cet article est accessible à toutes personnes disposant ou non d’ovaires. Je précise que j’ai choisi de nommer des personnes et non pas des femmes, puisque les règles ne sont pas seulement vécues par les femmes cisgenres, mais aussi par des personnes trans, intersexes, non-binaires etc. …
Bonjour à tout.e.s !
Avoir ses roses, ses ragnagnas, les anglais qui débarquent ou dans les pays-bas les russes… plein d’expressions, de propos pour nommer les règles, mais paradoxalement cela reste un sujet si tabou et encore peu abordé.
Le rejet de cette période a été violente dans de nombreuses époques dans la société occidentale :
Par exemple, à l’époque médiévale, des personnes ont été conduites au bucher car leurs douleurs trop fortes, ressemblaient à des crises de possessions. Sans avoir été mises à mort, celles-ci ont été longtemps reléguées de la sphère publique ou de certains métiers à cause de leurs menstruations.
Aujourd’hui on pourrait penser que ces mythes sont oubliés, pourtant encore 58% des individus réglés se sentent mal à l’aise, « impures » et ¼ n’en parlent jamais. Le vocabulaire lui-même pour désigner cet état est fort : ainsi quand on est taché, ça devient « un accident » pour quelques gouttes de sang qui apparaissent à la vue de tout.e.s.
Pourtant parler de ce thème permet de régler (sans mauvais jeu de mot) des problèmes économiques, médicaux et sociaux :
Médicaux : En effet, si on passe sous silence les menstruations, on passe aussi sous silence les douleurs les accompagnant -qu’on minimise toujours- ainsi que les maladies liées aux menstruations : par exemple l’endométriose une maladie connue depuis l’Egypte ancienne, n’ait vraiment connue du grand public que depuis peu.
Economique : Les personnes menstruées déboursent entre 2500 et 5000 euros dans une vie dans les protections hygiéniques. Protections qui ne sont pas considérées comme des produits de première nécessité et donc doivent rester un luxe pour des personnes sans domicile fixe, ou réfugiées. D’ailleurs ce marché rapporte près de 26 milliards par an aux industries ; ces mêmes industries qui refusent de divulguer les ingrédients chimiques dont sont composés nos serviettes et tampons car suspectés d’être cancérigènes.
Sociale : Puisque cette absence de protection peut entrainer la stigmatisation des personnes comme c’est le cas, par exemple, en Inde : à cause d’une pénurie en protection, il est difficile aux élèves d’aller à l’école. Sans oublier les personnes en situation de handicap qui rencontrent des soucis avec la mise en place des protections. * (Moi-même ayant des problèmes de coordinations je peux dire qu’il n’est pas toujours aisé de pouvoir poser une protection durant mes menstruations)
Donc abordons le sujet des règles sans complexe et simplement, peu importe notre sexe/ genre, âge ou condition sociale afin de balayer la honte et d’échanger sur comment on peut pallier ces difficultés, afin de rétablir la réputation de ce sang si dévalorisé alors qu’en 2008 les scientifiques ont découvert des cellules souches dans les menstruations.
Aborder ce sujet tout.e.s ensembles afin d’avoir confiance en soi et faire la paix avec ce corps qu’on nous demande d’ignorer.
(*) A ce sujet Margot De vivre avec a abordé ce sujet plusieurs fois sur sa chaîne:
Pour en savoir plus : THIEBAULT Elise, Ceci est mon sang : petites histoires de règles, de celles qui les ont à ceux qui les font, Paris, La Découverte, 2017.
Mardon, Aurélia. « Les premières règles des jeunes filles : puberté et entrée dans l’adolescence », Sociétés contemporaines, vol. 75, no. 3, 2009, pp. 109-129. https://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2009-3-page-109.htm