Transition : vivre avec les cicatrices - David

Transition : vivre avec les cicatrices - David

février 2018 --- Catégorie : LGBTQ + H

logo de l'association. Cinqs cuillères aux couleurs de l'arc en ciel, rangé de manière circulaire

[Je n’ai pas trouvé d’illustration qui me convienne alors j’ai préféré ne rien mettre.]

TW: cicatrices, opération

Ce matin en réfléchissant de quoi j’allais bien pouvoir te parler aujourd’hui, je me suis simplement regardé dans la glace et je les ai vu… Longues, blanches cachées par les poils mais toujours là : les cicatrices de ma mammectomie.

Alors, la mammectomie pour les hommes trans ou non-binaires correspond à l’ablation totale de la poitrine et à replacer et réduire les mamelons.

Il y a une autre technique s’appliquant au petits bonnets et qui consiste à retirer la glande mammaire et le reste par une incision autour du mamelon. Mais je ne suis pas à même d’en parler plus que ça.

Donc, voilà, l’intervention se passe le mieux du monde et je commence une nouvelle vie avec mon torse tout plat. Je ne vais pas te faire un documentaire sur l’évolution des premiers mois, mais plutôt te parler de comment je vis avec ces cicatrices bientôt 5ans après.

Déjà, ce ne sont pas mes premières… Les interventions orthopédiques m’avaient déjà laissé 9 blessures du guerres. Donc le fait d’avoir des cicatrices en soit, ne me pose pas de problème. La différence c’est que celles du torse sont plus facilement visibles et je pensais mal le vivre. J’avais peur que ces marques dévoilent ma transidentité au monde entier. J’ai appris deux choses :

– Les gens s’en fichent.

– Les personnes qui les remarquent soit sont sensibles au sujet et ne disent rien, soit s’imaginent tous les scénario possibles sauf celui-là.

À un moment, j’ai failli les faire recouvrir par un tatouage pour que personne ne puisse jamais savoir…

Puis très vite, j’ai été fier de ces cicatrices. Oui, elles se voient (d’autant que ma cicatrisation est pas top top), oui, j’ai perdu mes tétons dans la bataille mais c’est mon torse, à moi et il ne ressemble à aucun autre ! Elles marquent un tournant primordial dans ma vie, elles sont le symbole de mon renouveau durement gagné.

Je me suis finalement fait tatoué, non pas pour les cacher mais pour les sublimer. Ces cicatrices font partie de moi et si je ne les avais pas, cela voudrait dire que je serais toujours rongé par le mal être dans ce corps qui n’était pas mien.

Donc voilà, tout ça pour te dire que si tu lis cet article car tu as peur des cicatrices suite à l’intervention, il y a toujours moyen d’y voir du positif !


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