Aujourd’hui il existe beaucoup de termes désignant une attitude discriminatoire d’une majorité vis-à-vis d’une minorité dans notre société. (validisme, sexisme, lgbtphobie, islamophobie, grossophobie….)
Pourtant certain.e.s (dont beaucoup ne sont pas concerné.e.s) j’ai remarqué que ces mots étaient considérés avec peu d’estime et perçus comme un simple mode de passage plutôt que comme des discriminations. Ou qu’il y avait « trop » de mots qui saturent la langue française.
Déjà ces termes n’apparaissent pas comme par magie et sont le résultat d’une véritable réflexion. Par exemple l’étymologie des mots sexisme et validisme ont été créées en référence au terme racisme : l’un dans les années 70, l’autre fin 80 dans les pays anglo-saxons. Donc bien souvent l’existence de ces termes sont bien plus anciens que notre utilisation actuelle.
Mais surtout pour montrer l’importance de ces mots je vais reprendre une phrase de la philosophe Genièvre Fraisse :
« L’important dans la domination, c’est l’illisibilité de la domination. »
En effet la domination agit toujours cachée, invisible pour ne pas qu’on la questionne et qu’on la remette en cause et ce de plusieurs façons :
Soit en expliquant que cette domination est « naturelle » comme par exemple affirmer que les hommes doivent dominer les femmes puisque c’est « biologique ». Ou encore en minimisant les discriminations subies par une partie de la population comme par exemple les personnes rondes qui ne sont pas victimes de ségrégations mais « juste de blagues ». La domination va jusqu’à d’ailleurs porter le blâme sur les discriminé.e.s en question dans leurs attitudes.
Or ces termes remettent en cause, ce système de pensée dominant et les attitudes injustes, en rendant celles-ci visibles. Mieux encore ils permettent aussi que les individus victimes de ces discriminations se reconnaissent, se rassemblent pour que leurs voix soient entendues au sein de la sphère publique.
Donc, plus que jamais ces termes diversifiés et complexes ont leur importance dans notre langue et il faut les transmettre afin de dénoncer ces pratiques de domination encore trop ordinaire et banalisées.