Cette semaine je souhaiterais aborder le sujet du malaise des femmes au sein de l’espace public. Parce qu’il est toujours d’actualité en 2017 : 69% des franciliennes se sentent encore mal à l’aise le soir lorsqu’elles sont au dehors, malheureusement les faits divers semblent renforcer cette peur…
Pourtant cette crainte il faut la combattre aujourd’hui afin de pouvoir circuler librement.
Mais acquérir cette liberté au sein de l’espace public est difficile pour les femmes car nous avons été élevées et conditionnées selon le principe qu’il y avait des espaces à éviter pour elle. Le conte du chaperon rouge que nous connaissons est le parfait exemple du récit qui apprend aux filles à rester littéralement sur le chemin qui leur est réservé au risque d’avoir des ennuis terribles…. Combien de fois ai-je pu entendre mes proches me conseiller de ne pas rentrer tard ou d’éviter de trainer le soir. Evidemment ces conseils étaient simplement dans le but de me protéger : Pourtant même si l’intention est bonne, cette éducation au final m’a transmis un sentiment de crainte qui m’a longtemps poursuivi lors de mes sorties comme bon nombre de femmes. On pourrait rajouter que « cette culture de crainte » ne résout pas les problèmes d’insécurité et même encourage cette séparation d’espace entre les sexes en préparant les petites filles à s’effacer de la sphère publique, allant jusqu’à les culpabiliser si elles franchissent ces barrières « trop dangereuses pour elles ». D’ailleurs beaucoup de femmes entretiennent une relation à l’espace public essentiellement en fonction de leur devoir dans l’espace privé : faire les courses, allez chercher les enfants …
Mais ce n’est pas seulement le fait que les femmes s’interdisent certains lieux ou se restreignent dans l’espace ; cela affecte aussi notre comportement au sein de celui-ci. Ainsi des sociologues ont remarqués que les femmes ne flânent pas dans la rue et ne s’attardent pas ; leur usage de l’espace public est avant tout pratique. Elles peuvent être beaucoup plus effacées au sein de celui-ci et développer des stratégies afin de s’isoler (écouteurs, fausses conversations au portable) afin de se protéger d’un probable harcèlement de rue.
Bref en 2017, il semble toujours d’actualité que la société enseigne à la femme que sa place est à la maison et non dehors.
Cependant ne perdons pas espoir : il est arrivé dans le passé que certains espaces publics tels que les milieux culturels (bibliothéques, universités…) réservés à la gente masculine soient investis par les femmes. Et puis peu à peu la parole se libère, des voix s’entendent et les pouvoirs publics prennent cette question enfin au sérieux… comment améliorer les choses ? Je pense qu’il est important d’éduquer et de sensibiliser toute personne sur l’accès de l’espace public et faire prendre conscience aux femmes de leurs droits de circuler peu importe l’endroit et l’heure ; de les déculpabiliser afin que le sort réservé au chaperon rouge n’agisse plus comme une épée de Damoclès au-dessus de notre tête.